Parfum de Scandale

L’objectif de Greenpeace était de quantifier l’usage de deux groupes de substances chimiques, les phtalates et les muscs synthétiques, dans une sélection aléatoire de marques de parfums mondialement connus. C’est ainsi qu’un laboratoire indépendant a procédé à des analyses sur 36 marques d’eau de toilette et d’eau de parfum.

Pourquoi les phtalates ou esters de phtalates ?

Le diéthyl phtalate (DET) est utilisé dans une large gamme de cosmétique et autres produits d’hygiène, comme solvant, véhicule des fragrances et d’autres ingrédients cosmétiques, et comme dénaturant de l’alcool. Considéré comme faiblement toxique comparativement à certains autres phtalates, le DET est mis en cause dans certaines études récentes : modifications de l’ADN des cellules du sperme et altérations des fonctions pulmonaires.

Pourquoi les muscs synthétiques ?

Les muscs synthétiques sont des composés aromatiques industriels utilisés à la place des muscs naturels, bien plus coûteux. Ils sont incorporés dans de nombreux produits : détergents, rafraîchisseurs d’ ambiance, crèmes, savons et parfums. Il en existe trois grands groupes chimiques, les muscs nitrés (dont le musc nitré « ambrette » est interdit en EU depuis 1995), les muscs polycycliques et les muscs macrocycliques.

Ce sont des substances persistantes, qui peuvent se concentrer dans les tissus vivants. C’est ainsi que les muscs utilisés dans les parfums sont des contaminants du sang humain et du lait maternel. Mais il existe aussi de plus en plus de preuves démontrant que certains muscs interfèrent avec le système hormonal et exacerbent les effets de l’exposition à d’autres substances toxiques.

Selon les résultats de cette enquête, phtalates et muscs synthétiques sont présents dans pratiquement toutes les marques de parfums testés, à des quantités variant énormément d’une marque à l’autre.

Le DET a été identifié dans 34 des 36 parfums testés, dont les plus fortes teneurs ont été trouvées dans « Eternity » pour femmes de Calvin Klein, « Iris Blue » de Melvita, et « Le Mâle » de Jean-Paul Gaultier. Les deux parfums dans lesquels cette substance chimique n’a pas été détectée étaient « Vanderbilt » de Gloria Vanderbilt et « High Speed » de Bogner.

Les niveaux totaux de muscs synthétiques les plus élevés ont été mesurés dans « White Musk » de The Body Shop, « Le Mâle » de Gaultier et « Le baiser du Dragon » de Cartier.

Selon les termes de Greenpeace, « ces résultats suggèrent que l’ usage régulier de la plupart des parfums contribue de manière substantielle à l’exposition quotidienne des individus à ces substances chimiques potentiellement dangereuses et dont les conséquences à long terme demeurent inconnues ».

Les produits de soin du corps, comme les parfums, que nous appliquons directement sur la peau, fournissent une voie d’exposition répétée à des doses relativement concentrées.

Alors que fait-on ?

Si de nombreuses lacunes apparaissent dans la législation actuelle, espérons que la nouvelle réglementation chimique communautaire REACH (Enregistrement, Évaluation et Autorisation des produits CHimiques), en cours de développement, modifie cet état de faits, en mettant en place une procédure exigeant l’abandon et la substitution des substances dangereuses, en particulier celles qualifiées « d’extrêmement préoccupantes ».

En attendant, les phtalates et les muscs synthétiques étant rarement mentionnés sur les emballages de parfum, on peut conseiller d’appliquer les parfums davantage sur les vêtements que sur la peau, tout en conseillant aux femmes enceintes de les éviter.


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