Le besoin de naturel des consommateurs concerne à la fois le contenu et le contenant des boissons. Le smoothie est la boisson qui illustre le mieux cette tendance. Chaque petite bouteille contient 300 g de fruits frais et correspond à 2 portions de fruits, satisfaisant ainsi le souhait de consommer des produits sains. Les recettes sont spécifiques à chaque fabricant mais, on y retrouve souvent des fruits tels que banane, fraise, orange, mangue, ananas, passion, mangue et framboise.
Absence de conservateurs
La quête de « naturalité » se reaseptiques en PET. Cet engouement des embouteilleurs tient à la flexibilité des process. Le grand avantage du soufflage PET est d’être évolutif et de passer facilement d’un format et d’une forme à l’autre. La solution du remplissage aseptique en bouteille PEHD est de fait plus rigide et nécessite des installations conséquentes.
L’association asepsie et PET concerne les jus de fruits, nectars, boissons isotoniques ou à base de thé, eaux aromatisées et produits lactés mixés. L’ambition des constructeurs de machines est désormais d’étendre leur périmètre d’ intervention au lait. Quant aux volumes, le maximum est le deux litres. Au-delà, la solution caisse-outre paraît plus appropriée même si elle reste onéreuse, et de fait plus adaptée aux volumes importants. Des industriels ont cependant franchi le pas et proposent des jus dans ce conditionnement qui porte une image proche de l’environnement.
À côté de la naturalité, le souhait des consommateurs porte aussi sur la fonctionnalité.
Potentiel des oméga-3
Parmi les boissons fonctionnelles, celles aux oméga-3, qui totalisent un chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros en 2006, devraient pour 2007 connaître une nouvelle année de forte croissance, avec des volumes en hausse flète également dans les ingrédients fonctionnels qui entrent dans certaines formules de boissons comme les vitamines issues de sources comme le jus de carotte, d’acérola et l’huile de germes de soja. Mais pour ne pas perdre d’un côté ce qu’on gagne de l’autre, mieux vaut que les vertus des ingrédients ne soient pas altérées par le conditionnement.
Dans ce domaine, le remplissage aseptique à froid offre aujourd’hui de nouveaux débouchés pour le conditionnement des boissons en bouteilles PET. Cette solution garantit aux consommateurs des produits sans conservateurs. Certes, le conditionnement aseptique de boissons et de jus existe depuis les années soixante mais il était, jusqu’au début des années 2000, surtout confiné à la brique en carton. Le fait nouveau est qu’il se réalise dans des contenants transparents et avec des cadences jamais atteintes. Ainsi, les vitesses de production de ces lignes franchissent les 50 000 bouteilles par heure. En France, on compte plus d’une dizaine de lignes de conditionnement de 6,5 %, à 2 362 millions de litres, selon un rapport de Zenith International de février 2008. « Les boissons aux oméga-3 constituent encore une niche mais possèdent un considérable potentiel de développement, avec une large gamme d’applications », commente Gary Roethenbaugh, directeur de recherche chez Zenith Market Intelligence. Selon le rapport de l’institut, les ventes de boissons aux oméga-3 devraient augmenter de 34 % d’ici 2011.
En parallèle, il faut noter la belle progression des boissons énergisantes ou energy drinks : + 40 % par an en moyenne (source fabricants - Le magazine de la boîte boisson). L’Asie, berceau des boissons énergisantes, a toujours la plus forte consommation par personne (11,5 litres par personne ), mais les États-Unis ont maintenant le plus haut volume total des ventes, sous l’impulsion de ses cinq premières marques - Red Bull, Monster, Rockstar, Full Throttle et SoBe No Fear (rapport de Zenith Internationaldécembre 2007).
« Boire un smoothie, c’est manger un fruit avec une paille, et faire le plein de fibres, vitamines et antioxydants », déclare-t-on chez Immedia. Le smoothie se révèle ainsi parfaitement en phase avec les préoccupations du moment de manger plus sainement. Il ne contient pas de sucre ajouté, ni conservateur, ni colorant, ni concentré de fruits. Selon les recettes, il apporte entre 45 et 60 kcal/100 ml environ. « Parce que nos smoothies sont faits avec des fruits entiers pressés, ils contiennent jusqu’à 6 g de fibres par portion de 250 ml », indique- t -on chez Innocent. Les recettes qui en contiennent le plus (6 g) sont mangues et fruits de la passion et cranberries et framboises.
Sain et naturel
Chez SmooVie, nouvel intervenant sur ce secteur, on présente même le smoothie comme une alternative fruit pour le dessert ou une pause « bien-être » tout au long de la journée. SmooVie est la marque des fruits mixés (purs jus et purées de fruits) produits par la société Physalis, en Bretagne. Dans le même esprit, Minute Maid lance une boisson aux jus et purées de fruits avec fibres de céréales, vitamines et calcium, baptisée Encas Fruits.
Inga Haubold, responsable boissons chez Wild, analyse : « Naturel et sain sont les principaux facteurs du succès des smoothies. ils ont commencé par être tendance au Royaume-Uni et pénètrent maintenant de nombreux marchés européens ». Une autre tendance repose, d’après Inga Haubold, sur les boissons fonctionnelles avec un effet santé.
Combinant l’aspect fruit et santé pour les boissons aux vitamines ACE et multivitamines, Wild a développé le concept Fruit & Veggie qui incorpore des vitamines naturelles à partir de différentes sources. Wild prend de la provitamine A naturelle à partir d’un concentré de jus de carotte, et de la vitamine C à partir de concentré de jus de citron ou d’acérola. La vitamine E est obtenue en concentrant l’huile de soja, un processus qui élimine son goût indésirable. Bien que les boissons ACE et multivitamines étaient généralement de couleur orange vif, le concept Fruit & Veggie introduit toute une nouvelle gamme de variations de couleurs de la lumière jaune au rouge foncé. On retrouve la même variété pour le goût. Sipal Partners, spécialisée dans les concentrés de céréales et de fruits bio, profite aussi de cette tendance et propose Sipa-Rice 35, un concentré de riz biologique (75 brix). Cette base permet d’ obtenir une boisson à base de riz en la diluant dans de l’eau et en y ajoutant émulsifiant et matières grasses. Il est un ingrédient de base pour l’élaboration de boissons 100 % végétales (mélangées à des fruits ou à d’autres céréales, par exemple), sans sucre ajouté, sans lactose, sans cholestérol et sans gluten. Sipa-Figs et Sipa-Prunes, deux nouveaux concentrés de jus figues et pruneaux bio peuvent s’ajouter éventuellement au concentré de riz.
Extraits de thé dans le cola
Dans le domaine de la fonctionnalité et des extraits végétaux, citons aussi Plantextrakt, spécialisée dans le domaine des extraits de thé et de plantes. La ligne de produits Xtravita de Plantextrakt comprend des boissons qui, par leurs caractéristiques fonctionnelles, répondent aux besoins des consommateurs désirant des produits bons pour la santé.
Le concept des extraits de thé a conquis jusqu’à Coca-Cola qui se décline désormais dans une version Coca-Cola Light antioxydants, enrichie en thé vert et en vitamine C (15 % des AJR pour 100 ml). Il existe aussi une version avec vitamines. Pour aller plus loin que le concept allégé ou light, Roquette propose sa fibre Nutriose pour des boissons produisant des réponses glycémique et insulinémique faibles et apportant de l’énergie libérée progressivement tout au long de la digestion.
Boissons énergisantes et dynamiques
Chez Danone, on croit aux boissons fonctionnelles ainsi qu’ aux boissons aromatisées. En France, pour faire repartir la catégorie des eaux aromatisées (-20 % en 2007), jugées trop sucrées et chimiques, Danone a lancé mi-février Volvic Touche de fruit, une eau minérale aux extraits naturels de fruit sans arôme ni colorant artificiels, sans édulcorant et sans conservateur en trois versions (framboise, citron et pamplemousse).
La stratégie du groupe est de lancer, partout dans le monde, de nouveaux produits sur ces segments considérés comme les plus dynamiques. Cette stratégie a déjà porté ses fruits, certaines innovations ont largement contribué aux performances du second semestre 2006, notamment, la boisson énergisante V en Argentine (dont le concept a été adapté à partir du succès de Frucor en Nouvelle-Zélande) et une eau aromatisée d’origine minérale commercialisée sous la marque Villa del Sur. Les boissons énergisantes ou energy drinks connaissent par ailleurs une très forte progression. Red Bull domine 60 % du marché mondial évalué à 7 milliards d’euros selon un rapport de mars 2008 de New Nutrition Business.
Mais en France, les boissons contenant de la taurine, comme le Red Bull, ne sont pas autorisées et la formule des boissons énergétiques repose sur un mélange de guarana et de caféine, comme Dark Dog, Burn (CocaCola) Pure Rush (Pepsi) qui possède en plus des extraits naturels de plante (ginseng, yerba mate, baie polaire, noni). En France, Burn Energy Drink est la boisson énergisante préférée des 12- 24 ans (GFK juillet 2007, 1224 ans) et n° 1 en GMS avec 30,2 % de parts de marché (Nielsen PDM volCAM P1106). Peut-être Burn sera-t-elle détrônée par Truc de Fou, une boisson énergisante lancée sur le marché français en 2007. Truc de Fou est une marque de la société MBM créée en 2006 par Benoît Mollet. La société a commencé par le développement d’un annuaire en ligne recensant près de 6 000 adresses où pratiquer des sports à sensations fortes en France, avant de devenir un site d’information et de vidéos consacré à l’actualité des sports extrêmes.
Relancements
Autre boisson ciblant les jeunes consommateurs et présentée comme la marque préférée des 12 à 24 ans : Fanta Still, du groupe CocaCola. En 2007, après avoir réduit son taux de sucre (-14 % dans la version orange, -20 % dans celle au citron), Fanta est allée plus loin avec Fanta zero. En 2008, Fanta accélère le mouvement en arrivant sur le marché des boissons aux fruits plates avec Fanta Still (trois références : orange agrumes, orange fruits rouges et tropical). Coca-Cola ambitionne de développer la catégorie chez les adolescents, face à Oasis, leader avec ses 62 % de parts de marché et les MDD et leur 32 %.
Certaines boissons, qui existent depuis longtemps, vivent une deuxième jeunesse. Ainsi, Robert Barth n’imaginait probablement pas à l’époque que sa boisson Rivella, mise au point il y a cinquante-cinq ans, serait aussi en phase avec la tendance santé actuelle. Largement connue en Suisse, où elle est la deuxième boisson gazeuse consommée, Rivella va désormais être commercialisée dans toute la France. Elle n’était distribuée jusqu’à présent que dans l’est par les Sources de Soultzmatt. Le lactosérum entre pour 35 % de sa composition. Rivella contient donc naturellement minéraux, oligo-éléments, acide lactique et du sucre contenu dans le lait, ainsi qu’un mélange d’extraits de plantes et de fruits, dont le mélange est tenu secret depuis sa création.